8ème trail du plateau des Lacs

Publié le par Oslo

6h00 : la journée commence avec la sonnerie du réveil. Nous sommes le jeudi 1er mai, et j’ai une journée chargée. Au programme un trail de 49,9 kms avec 1400m de D+ dans le parc naturel régional du Haut Languedoc. Originaire du coin, j’ai 45 minutes de route pour atteindre le départ qui a lieu à 9h00.
Pas d’objectif démesuré en terme de temps, je me fixe une limite de 6 heures à ne pas dépasser. Le profil de la course ne semble pas trop difficile, le dénivelé est moyen ; mais je n’ai jamais couru plus que 34 kilomètres à l’occasion de ma dernière course (Trail des Cabornis mi mars). Devant mon bol de céréales, je ne suis pas très confiant. Pas envers les céréales non (en fait c’est même du Muesli qui est très bon) mais plutôt face à la course à laquelle je vais prendre part dans moins de 3 heures. Après un entrainement costaud en avril, j’ai vécu 10 derniers jours compliqués avec un début de pubalgie qui m’a contraint à faire sauter quelques séances. Pas les plus importantes, heureusement. Le côté positif c’est que j’ai pu faire du jus… sauf que de retour à la maison familiale pour les vacances, j’ai un peu abusé des bons petits plats maternels… Et pour couronner le tout je me traîne une crève depuis deux nuits. Bref, je ne suis pas des plus confiants mais autant le dire tout net pour désamorcer les commentaires : non je ne me cherche pas d’excuse et j’en reparlerai d’ailleurs plus loin (si vous avez le courage d’aller jusqu’au bout, vous lirez d’ailleurs mon autocritique en fin d’article).

Après 45 minutes de route, j’atteins la Salvetat sur Agout, un petit patelin niché à 700 mètres d’altitude, connu pour son eau minérale et ses salaisons voisines (jambon de Lacaune). Sur la route pittoresque et tortueuse, j’en prends plein les yeux… Le soleil est une boule incandescente rouge qui se lève sur l’horizon. Le givre est bien tenace sur les pâturages, on voit qu’on n’est plus dans la plaine… Je dois ralentir pour éviter deux canards décérébrés à tendance suicidaire, puis pour laisser passer deux biches peu effarouchées. Elles détalent dans les sous bois à un endroit où j’aperçois une flèche rose tracée à la bombe sur le sol. Le trail passerait-il par là ? On verra bien…

7h30 : je me gare à proximité de la salle des fêtes où se déroule le départ, l’arrivée, le retrait des dossards, la pause pipi d’avant course, le repas d’après course, bref… tout. Je récupère mon "colis" d’inscription : deux bouteilles d’eau minérale, deux flacons de lotion solaire, un tee-shirt et bien entendu le dossard. Un joli dossard d’ailleurs, orange pétard comme les chaussettes d’Arthur Baldur. J’ai d’ailleurs une pensée à ce moment pour mes compères lyonnais qui courront samedi sur l’Ardéchois.
Sur la zone de départ, les organisateurs s’affairent doucement. Les choses se mettent en place et chacun fait son boulot. De mon côté, je repère le parcours : le 26 et le 49 kms partagent 14 premiers kilomètres en commun, jusqu’au 1er ravito. Ensuite le tracé du 49 s’élève vers le Lac de Vésoles. Le 2ème ravito aura lieu au 33ème kilomètre.
Il ne reste donc plus qu’à se préparer… Comme tout le monde je prends mon temps, je regarde ce que font les voisins car au niveau météo je ne sais pas trop comment la jouer. Ce matin il faisait 0° ici et à 8h00 du matin, je supporte encore le jean et le pull-over. Le choix qui s’offre à moi est simple et se résume à ce qui est dans mon sac de sport : short ou corsaire, manches courtes ou longues… Comme je suis frileux, un peu fiévreux et qu’on doit grimper à plus de 1000 mètres, je décide de partir en manches longues et corsaire…

9h00 : tout le monde s’est assemblé au pied du podium, on a bien écouté les recommandations de l’organisateur : ne pas polluer, prendre du plaisir et gaffe à la boue avant le 1er ravito. Je m’éclipse derrière une haie pour le dernier pipi d’avant course et puis c’est parti ! Les 3 types de course partent en même temps : 26 kms, 49 kms par équipe et 49 kms solo. Au total on doit être pas loin de 250 participants (85 sur le long en solo, 105 sur le court et 15 équipes de 3 sur le long en relais).
Dès le départ, je trouve que ça part vite (comme toujours). Nous parcourons quelques centaines de mètres dans les rues du village puis nous nous retrouvons vite dans les chemins. Devant ça envoie du gaz alors je me laisse glisser en tête… du dernier quart du peloton. J’ai décidé de prendre le temps de chauffer, je suis d’un naturel diesel et puis 50 bornes, va falloir les gérer. Bon, là, ce sont les déclarations de bonne intention. Parce qu’évidemment le parcours étant en dents de scie, je profite des descentes pour me lâcher et dépasser des coureurs.
Les 7 premières bornes du parcours sont constitués d’une montée régulière entrecoupée de petites descentes pour avaler au total environ 350 m de D+. Le peloton est encore bien compact et je ne me méfie pas, je relance dans les descentes. Aujourd’hui encore, deux jours après le course, je comprends pas pourquoi je n’ai pas respecté mon plan de course initial qui était simple : rester calme jusqu’au 2ème ravito du 33ème km… M’enfin bref…

km 9 : Quelques petits faux plats, des fausses descentes, ça vallonne un poil et chacun essaye de se caler à son rythme même si nous sommes encore nombreux les uns derrière les autres. Et puis après la dernière grosse bosse, c’est le début d’une descente jusqu’au 14ème km (environ 250 m D-). Je discute avec un autre coureur sur la présence de sangliers dans le coin qui ont laissé des traces de leur passage récent sur le chemin. La boue est bien présente dans ce passage et il faut ruser pour éviter de se tanker dans les ornières. Lorsque le sol est plus praticable, je reprends mon rythme de croisière. Je descends un peu trop vite et lorsque j’arrive au ravito, je suis un peu cramé. Un peu ? Non, beaucoup…
km 14 : 1er ravito à Fraisse sur Agout. Mes sensations ne sont pas terribles. J’ai chaud, le soleil tape vraiment plus fort que je ne l’aurais pensé. Mais surtout j’ai les cuisses en feu. Pas de crampes non mais des jambes lourdes, lourdes… Je repense à ma dernière semaine : ces 8 derniers jours, je n’ai fait que 2 sorties de footing de 50 minutes. Et puis j’ai mal au bas-ventre… Mais ce sont surtout ces cuisses qui m’inquiètent. J’ai pris de la Sportéine, pour la première fois. S’il est encore trop tôt pour juger de l’efficacité de ce produit, je me demande si c’est pas le contraire de l’effet voulu qui est en train de se produire. Bref, je cogite pas mal. Au ravito, je refais le plein de ma poche à eau même si je n’ai pas beaucoup bu, mais je sais que le soleil va taper et il ne faut pas être à sec avant le prochain ravito. Je mange deux ou trois morceaux de banane et je repars très vite, en même temps qu’un second équipier d’un relais. A la sortie du village, il faut faire son choix : 49 kms à 26 kms à droite. J’hésite une demi seconde… Je ne suis pas frais mais je ne suis pas venu pour faire le court. Je me suis fixé de finir mon premier "long" alors je prends à gauche.

km 17 : c’est parti pour une jolie grimpette avec 150m D+ jusqu’au kilomètre suivant. Inutile de dire que là j’alterne marche et course, en surveillant mon cardio pour ne pas grimper trop haut dans les tours. Dans un passage où je marche, un gars me dépasse en me disant : « Allez, faut pas s’arrêter ! » Je lui réponds : « Je m’arrête pas, je gère ! ». A ce moment là je ne vais pas fort. Ma crève me file un mal de crâne dingue et le soleil me tape sur l’occiput. Je m’alimente régulièrement avec des gels énergétiques mais j’ai l’impression que ça ne me fait rien du tout, le passage à vide dure depuis un moment...

km 19 : c’est l’arrivée sur la plus belle partie du parcours : le plateau de Vésoles. Je profite pour faire quelques photos et profiter du spectacle en essayant de me forcer à ne pas penser à mon état physique mais à profiter du décor. Et quel décor ! Le lac de Vésoles est devant nous, devant moi puisque maintenant le peloton est suffisamment étalé pour que nous ayons l’impression de courir seul. C’est le point culminant du parcours à près de 1020 m ; on court le long du lac dans un sous-bois ombragé. Par terre le sol est meuble et cela fait un bien fou. J’ai des souvenirs de pique nique d’enfance en famille dans le coin qui resurgissent. Et je prends un grand bol d’oxygène. Je rejoins un concurrent qui se prend les pieds dans une racine et qui s’étale. Sans bobo heureusement, il se relève et repars. Je le dépasse un peu plus loin avant de me faire déposer par le second coureur d’un relais (je ne sais pas encore que c’est un relais et à cet instant quand il m’enrhume tel un Bip Bip, ça me démoralise un peu).

km 24 : on approche de la mi-course et on quitte le plateau de Vésoles. Je continue de m’alimenter avec des gels énergétiques toutes les 35 minutes, et de prendre un comprimé de Sportéine toutes les heures. Je me sens un peu mieux, le long passage plat le long du lac m’a fait du bien. Nous commençons à descendre par un chemin monotrace un peu technique tracé au milieu des rochers et de la bruyère. Le panorama est tout simplement fabuleux : la Méditerranée 70 kms droit devant nous, sur la gauche le pic St Loup qui domine Montpellier à plus de 100 bornes de là et encore plus loin, sur la droite, les Pyrénées enneigées. C’est pour ça que je suis venu (en plus du défi de faire un 50 bornes) et je ne suis pas déçu ! Pause photo et je rejoins deux autres coureurs avec qui je passe le cap de la mi-course. Dans ma tête c’est compliqué : je suis à la fois soulagé d’atteindre cette mi-course et à la fois un peu inquiet à l’idée qu’il m’en reste encore autant à faire.


km 27 : je ressens un nouveau gros coup de bambou. Je repense aux discussions et aux articles sur le mur du 30ème kilomètre d’un marathonien. Je n’ai pas encore couru de marathon (c’est prévu pour septembre) mais je me demande si ça ressemble de près ou de loin à ce que je ressens à cet instant. J’ai mal à la tête, des sueurs froides, j’ai chaud, j’ai mal au bas-ventre… et bien entendu les jambes lourdes. Je suis toujours avec les deux coureurs que j’ai récupéré en quittant le plateau de Vésoles mais je ne peux pas les suivre. Ils s’éloignent inexorablement devant moi et en quelques kilomètres je les ai totalement perdus de vue. Je cours un moment derrière une concurrente d’un relais. Elle avance à un rythme qui me convient, aux alentours de 10 km/h et surtout qui me permet de me caler à son allure pour ne pas avoir à réfléchir. J’avoue que là je ne prends pas beaucoup de plaisir. En plus cette partie du parcours n’est pas la plus intéressante, avec de longues lignes droites sur des chemins larges type coupe-feu.
Et là je pense à l’abandon. Je sais qu’il y a un point d’abandon possible aux alentours du kilomètre 28. Je me demande si je vais être capable d’atteindre le second ravitaillement, et surtout de m’enfiler les 17 bornes qui resteront ensuite. Je serre les dents et je repense aux semaines d’entraînement qui ont suivi le trail des Cabornis. Pas mal d’heures et de dénivelé, des dimanches matins à courir pour être en forme aujourd’hui et pouvoir aller au bout. A chaque foulée, je ressens une douleur vive dans le bas-ventre. Je ne veux pas être venu ici pour abandonner. Alors je serre les dents, je pense aux courses qui me font rêver et qui sont beaucoup plus difficiles que celle-ci, aux heures passées pour préparer cette course. Et là, dans une côte pas méchante mais qui me casse les pattes vers le 30ème kilomètre, je décide que j’irai au bout. Même si je dois marcher, je n’abandonnerai pas. Et je me force à prendre un dernier gel avant le ravito, les mètres défilent lentement sur l’écran de mon cardio…

km 33 : tant bien que mal j’atteins enfin le ravitaillement !  Un bonheur n’arrivant jamais seul, le ravitaillement a été installé dans une grange, à l’ombre, au frais… Il faut dire que le soleil est plutôt collant, agressif même, depuis un moment et je morfle dans les longs passages sans ombre.
Je salue les bénévoles du ravito, retire mon camel, fais quelques assouplissements et puis surtout je mange du pain d’épices et je bois du coca (ça fait des mois que je n’ai pas bu de Coca mais je dois avouer que là, il fait un bien fou). Je décide de prendre le temps, je ne regarde pas la montre, j’essaye de faire le vide. Je discute avec trois autres concurrents et je me rends compte que je suis loin d’être le seul à souffrir. Quelque part, ça me rassure un peu ;) Bon c’est pas tout, c’est bien gentil de tailler la bavette avec des gars très sympas mais il va falloir prendre du souci parce qu’il reste 17 bornes quand même. Je repars tranquille, non sans avoir refait le plein de la poche à eau du camel. Je repars surtout seul car les écarts se creusent, et je marche dans l’ascension du 35ème kilomètre. Je me range pour laisser passer une fille concurrente d’un relais qui vient de partir. Ensuite, on bascule dans une descente en dents de scie qui va nous mener jusqu’au 46ème kilomètre. De temps en temps on remonte un peu, l’occasion de marcher pour reprendre son souffle. Je rejoins un autre coureur et en me portant à son niveau, je pose la question traditionnelle :
- Ca va ?
- Non j’ai des crampes putain, je sais pas pourquoi dès que je cours plus de 3h30 j’ai des crampes… C’est con mais bon il fait beau, on va finir et puis voilà. C’est dommage j’avais la forme.
Je réalise alors que je n’ai toujours pas ressenti de crampes. La sportéine serait-elle aussi efficace que ça ?

km 38 : je viens de réaliser que je n’ai jamais couru sur une aussi longue distance. Mon compagnon victime de crampes et moi nous reprenons un coureur qui marche et qui n’a pas l’air en forme.
- Accroche-toi à nous, lui glisse t-on.
- Ah ?
- On est à l’envers, accroche toi et on finit ensemble.
Le gars se remet alors à courir mais après 1 kilomètre une nouvelle petite montée nous fait marcher. Seule la victime des crampes continue de courir… Lorsque le sol redevient plat je me remet à courir, laissant derrière moi les 2 sympathiques coureurs.

km 40 : et oui là, il se passe un truc dingue. Je crois qu’on appelle ça un second souffle. Je n’ai plus du tout mal au bas ventre, toujours pas de crampes et mes cuisses me semblent moins dures, les jambes moins lourdes. Prudent, je ne m’emballe pas pour autant (gérer les moments d’euphorie après avoir géré les moments de doute…) et je ne lâche pas les chevaux lors des 3 bornes de descente régulière. Derrière il y a un 100m D+ à s’enfiler sur 1 km. En temps normal rien de bien méchant mais là je l’appréhende un peu. Je repousse le moment du prochain gel, préférant rester sur ce regain de forme dû au ravitaillement.

km 43 : j’ai un petit pincement au cœur en réalisant que je viens de courir l’équivalent d’un marathon et quelques centaines de mètres en plus. Pas le temps de gamberger car le soleil implacable me fatigue la tête. J’ai l’impression d’avoir une barre à mine entre les tympans. Je rattrape un concurrent et les mots sont les mêmes :
- Ca va ?
- Bof, j’en ai marre là. Et toi ?
- Je suis carbonisé, je vais finir avec la tête…
Un peu surpris de ne pas ressentir de mal au dos (ce qui m’avait vraiment handicapé lors de la fin de mon dernier trail aux Cabornis mi-mars) je poursuis un effort constant, m’attachant à rester à une moyenne à peu près correcte.
Et puis c’est le mur. Au sortir d’une descente superbe dans un sous-bois dont le tapis est jonché de feuilles molles sous la semelle, nous traversons un petit cours d’eau avant d’arriver au pied du mur. C’est le 44ème km et la côte est pentue de chez pentue. Il faut marcher penché en avant, les mains sur les genoux, et zigzaguer pour atténuer le fort pourcentage. La côte n’est pas longue mais assez terrible. Je conserve un bon rythme malgré tout, rattrape et dépasse un concurrent qui s’arrêtera un peu plus loin.

km 45 : Maintenant qu’on est montés, il va falloir redescendre : 230m de D- sur 2 kilomètres jusqu’au lac de la Raviège. Dans ma tête, je me répète : « plus que 5 km, plus que 4 km… » Mais je sais que j’ai fais le plus dur. Même s’il reste un dernière petite bosse entre le 46ème et le 48ème, je sais que je vais aller au bout. Dans cette dernière bosse, je marche. J’avance à 5km/h maxi mais je m’en fous, aujourd’hui je ne vise pas la performance. J’attends simplement l’arrivée.

km 48 : Je reviens sur 2 concurrents, lentement mais sûrement. Comme j’aperçois la salle des fêtes au loin, je dois m’arrêter pour retirer ma chaussure, la faute à une grosse brindille bien douloureuse qui s’est coincée sur la cheville (y’a pas idée vraiment…)

km 49 : J’ai à nouveau rejoint le concurrent qui me précède, il reste 900m, et là dans la tête c’est du bonheur. On profite des derniers mètres. Je me dis que c’est dans la poche, que je vais finir et en plus dans les temps que je m’étais fixés…
A 300m de l’arrivée j’aperçois madame et ma fille. Je m’arrête, échange quelques mots avec madame et embrasse ma fille avant de repartir le cœur chaud. Je rejoins une nouvelle fois le concurrent qui me précède et nous franchissons ensemble la ligne d’arrivée en 5h36’08’’.

Je récupère le sac à dos offert aux finishers du long parcours, le plateau repas qui fait du bien par où il passe. Ensuite je me change et c’est l’heure des étirements… en attendant le tirage au sort des lots. Mon dossard fait partie des nombreux numéros tirés au sort et je gagne une ceinture porte bidon, impeccable…
Je vois sur les résultats que le vainqueur a bouclé les 49,9 kms en 4h13 ; c’est impressionnant quand même.
Le dernier arrivera en plus de 7h30 et mon classement est 36ème sur 86 concurrents. Bien que réalisé dans la douleur, l’objectif est atteint : je finis en moins de 6h et dans la première moitié.

Sensations d’après course :
Mes sentiments sont mitigés. Globalement et ce qu’il faut en retenir, c’est que je suis satisfait. Je suis heureux d’être venu sur cette course pas loin de mon village natal. Même si je suis un peu déçu par le profil du parcours, trop monotone à mon goût. Les passages techniques étaient trop rares et trop concentrés, laissant le champ à de longs passages sans grand intérêt. Toutefois, il faut souligner la beauté de certaines parties du parcours, notamment près du lac de Vésoles. Rien que pour ces endroits-là, ce trail vaut la peine d’être couru, au moins une fois. Bref, je ne regrette pas d’être venu, mais je ne suis pas certain d’être au départ l’an prochain. Les bénévoles étaient comme souvent très sympas, disponibles, pas avares en encouragements tout au long de la boucle. Et le fléchage était tout simplement parfait : pas l’ombre d’une hésitation pendant 50 kilomètres.

En dehors de mes petits pépins physiques (qui ne sont toutefois pas une excuse, sans crève ni petite pubalgie, je n’aurai certainement pas fait claquer un temps) j’ai commis plusieurs erreurs :
- une tenue vestimentaire inadéquate : un short et un maillot sans manche auraient été parfaits, au lieu de ça j’étais en manches longues et corsaire… De plus l’absence d’une casquette m’a beaucoup handicapé dans les longs passages exposés au soleil. Je n’aurais pas imaginé que ce dernier puisse taper si fort.
- un début de course raté : je m’étais pourtant promis de partir doucement et d’accélérer si possible à partir du 2ème ravito au 33ème km. Au lieu de ça j’ai cramé des forces au début et je suis arrivé déjà bien entamé au 1er ravito.
- une alimentation déséquilibrée : les gels énergétiques c’est bien mais au bout d’un moment ça ne me va pas. J’aurais du alterner avec des pâtes de fruits. Le second ravito avec du solide m’a bien requinqué.

Il y a quand même des points positifs à retirer de ma course :
- absence totale de crampes : c’était la première fois que j’utilisais de la Sportéine. 1 comprimé au départ puis 1 toutes les heures. Raison ou coïncidence ? Expérience à renouveler pour avoir la réponse… En tous cas malgré une course où j’ai souffert j’ai finis plus frais qu’au Trail des Cabornis mi-mars.
- mental : voilà le gros point de satisfaction pour moi. Malgré les difficultés, les doutes et les cogitations, j’ai constamment entendu une petite voix qui me boostait et qui me disait que j’allais finir. Je crois que c’est dans la tête que c’est gagné le second souffle du 39ème km, bien aidé par le ravito.
- absence totale de mal au dos : encore une fois, lors de mon précédent trail mi-mars, j’avais beaucoup souffert de mal au dos à la fin de la course, et les 3 derniers kms avaient été un enfer. Cette fois-ci, pas la moindre douleur
Pour résumer, je crois quand même que l’entraînement a porté ses fruits. Le lendemain de la course, j’ai ressenti quelques courbatures mais pas bien violentes. Et les jours suivants ça allait déjà très bien, je ne ressentais plus du tout la moindre courbature.

Voilà, c'est terminé (bravo aux courageux qui auront lu jusqu'au bout...) Maintenant c’est récupération complète sans aucun effort pendant 5 jours avant de reprendre tout doucement avec du footing tranquille. Je suis en congés jusqu'à mi-mai, date à laquelle je reprendrai les séances de qualité.

Publié dans Compte Rendu de course

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O
@Eric : merci pour tes commentaires :) <br /> Quand tu dis que la gestion de mon entrainement est lourde, tu veux dire pas adapté en qualité ou trop chargée en quantité ? J'ai du mal à me faire une idée... La sortie de 3h à J-10 était elle de trop ?
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E
Pour avoir couru cette course 4 fois, jeudi dernier en juste 10 minutes de moins que toi, je pense que tu es prêt pour Les Templiers.<br /> Bravo, mais quelques commentaires quand même:<br /> Ton départ rapide est normal, vu que nous partons avec les concurrents rapides du relais et de la "courte"; la gestion de ton entraînement semble lourde et je pense que ton manque de sorties la dernière semaine t'a sauvé: personnellement, pour les Templiers, la dernière semaine, je sors 3 fois 30 minutes au lieu de 5 qualitatifs; je vais par ailleurs essayer tes conseils de ravitaillement car pour ma part c'est là où je pêche: 4 heures de crampes d'estomac sur le parcours de La Salvetat (...) m'auront au minimum amputé 1/4 d'heures au final. Mais finalement, comme toi, je ne visais aucun résultat, seulement celui de finir comme un entraînement ... c'est fait.<br /> Félicitations pour ton blog, continue, ça permet comme tu le voulais des échanges de sensations, d'espériences,...
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M
Super ton Cr ! Je retenais mon souffle sur certains passages lol<br /> Sacré equipe les chaussettes orange ;)
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O
Merci à tous pour vos encouragements ;)<br /> Arthur : j'ai failli acheter les mêmes chaussettes la semaine passée... du coup c'est décidé je les prendrai la prochaine fois, ce sera notre marque de ralliement ;)
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A
Yes ! Je fais parti des courageux ... ;-))<br /> <br /> Tu sais pas la dernière ? Taz s'est acheté les même chaussettes que moi ! La prochaine fois, t'as intérêt d'avoir les tiennes, je vais contrôler !!!<br /> <br /> Plus le temps de course est long et moins tu vas supporter les gels ... La saturation au sucrée c'est pas une légende. Maintenant ça dépend aussi des courses ... j'ai été surpris de très bien supporter les gels à l'Ardéchois. Par contre la pâte d'amande beaucoup moins. <br /> Les cachets de sporténine je ne sais pas si c'est efficace mais j'ai constaté que ça avait le mérite de bien passer. J'ai donc adopté également.<br /> <br /> C'est vrai que pour la casquette, t'as pas fais fort, c'est quand même hyper important ... gare aux coups de chaud sur d'autres courses ...<br /> <br /> Tu veux pas venir avec nous en Chartreuse ? :-P<br /> <br /> Félicitations m'sieur ...<br /> <br /> Plus long, plus haut, plus dur. Que vive le Team Athlète Endurance Lyon. ;-))))
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