LUT épisode III - le retour à Lugdunum

Publié le par Oslo

Ce qu’il y a de bien avec le Lyon Urban Trail (LUT pour les intimes) c’est qu’il ne se passe jamais à la même date d’une année à l’autre. On ne peut donc pas tomber dans la routine.

Bref historique de la chose :

2008 : le LUT épisode I se tient en novembre. Il a plu à seaux les jours précédents.

2009 : le LUT épisode II se tient en juin. Je ne me souviens plus de la météo car je n’ai pas participé.

2010 : le LUT épisode III se tient en mars. La météo annonce la pluie, 7°.

 

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Cette course est une des rares « grosses machines » que je me plais à faire. On pourrait pourtant se poser la question du paradoxe du concept : un trail en ville ! On pourrait même regretter l’utilisation d’anglicismes à outrance dans le nom de l’épreuve qui lui donne une dimension guerrière pouvant effrayer le béotien. Alors oui, c’est vrai, un trail urbain n’est pas un trail montagnard en milieu naturel.


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Oui c’est sûr, courir 40 kms dans le centre ville de Lyon n’est pas aussi sexy que courir 40 kms sur un monotrace alpin ou même auvergnat. Mais cette course a tout de même des atouts : l’organisation est très bien rôdée et très pro ;  le tracé change toujours d’une année sur l’autre et réserve son lot de découvertes ; le bonheur de courir dans des endroits remarquables qui font de Lyon un ville superbe.

 

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Et puis la diversité c’est bien aussi. Il manquait un créneau entre le marathon urbain et le trail montagnard, le LUT comble cet espace et le fait bien.

 

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J’avais très envie de revenir courir ce LUT car après m’être entrainé pendant plusieurs années sur la Croix Rousse, j’ai déserté les lieux voilà 6 mois pour me rapprocher des collines de l’ouest Lyonnais. Et quand même, revenir pour une matinée me dégourdir les gambettes sur les lieux de mes anciens footings, ça me titillait bien.

 

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Le départ est à 8h30 de l’heure d’été à laquelle nous sommes passés la nuit précédente. Inutile de dire que le réveil est un peu dur. Heureusement que j’ai été raisonnable et que je n’ai pas fait une sortie de 4h la veille comme je l’avais au début prévu. La fin du plan d’entrainement pour la 6666 me travaille et la fatigue commence à s’installer ; aussi j’ai décidé de ne pas trop en faire. Cela ne m’empêchera toutefois pas de boucler cette semaine du LUT avec 114kms et 3500m D+ ce qui n’est déjà pas si mal…

 

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La voiture garée dans le parking souterrain de l’Opéra, j’appelle Arthur que je retrouve en compagnie de Mamanpat et de Biscotte sur les marches de l’hôtel de ville. Je suis déjà passé récupéré mon dossard la veille, ce qui évite la cohue du matin. A la place je prends le temps d’aller faire une pause pipi dans les toilettes temporaires disposées en ringuette le long de la mairie. Manque de bol le type qui me précède va prendre le temps de lire l’Equipe en entier et même les crédits inscrits en tous petits caractères...

 

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Un peu avant le départ, Biscotte, Arthur et moi partons courir quelques centaines de mètres pour nous dégourdir les jambes. Direction la rue Terme et son tunnel ancestral que nous emprunterons tout à l’heure. Si ce tunnel est aujourd’hui le moyen le plus rapide (et le plus sombre) pour rejoindre le plateau de la Croix Rousse depuis les Terreaux, il est aussi un lieu de ralliement pour tous les poivrots et les cloches du quartier, sans oublier les taggers. Du reste, entre tags et bouteilles de vodka abandonnées, on trouve parfois sur les trottoirs des masses inertes endormies dans leur alcool et cuvant leurs abus éthyliques du samedi soir.

 

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Mais ce matin pas de trace de fêtard ou de pauvres hères dans le tunnel. On pourrait donc se demander pourquoi la course emprunte ce lieu sordide. Ce serait oublier un peu vite que ce tunnel de 490m abritait le premier funiculaire du monde lors de sa mise en service en 1862.

Depuis 1967 toutefois, il a été reconverti en tunnel routier, fermé pour l’occasion de cette course.

 

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Nous redescendons vers la ligne de départ, sur la place des Terreaux, où nous retrouvons Mamanpat toute de rose vêtue dans sa tenue Brut de Fleurs. 8h30 c’est le départ et après un petit tassement pour passer sur le tapis bipant nos passages, les fauves sont lâchés dans l’arène Lyonnaise. Il y a du monde : 532 inscrits sur le 40 km. Allez, on démarre en direction de la rue Terme et de son tunnel. Rapidement nous nous mettons à marcher. Et ça papote, et ça papote. D’ailleurs nous n’allons pas beaucoup reposer nos langues sur cette course, et cela est valable pour nous quatre. Ça va papoter sec.

 

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L’ambiance est décontractée, nous restons tous les quatre à quelques mètres d’écart. Lorsque l’un prend un peu d’avance, il attend les autres et bon, après tout nous sommes un lendemain de passage à l’heure d’été et le réveil pas encore à son zénith. Le soleil non plus d’ailleurs ! A vrai dire, je crains que nous rencontrions un orage avant la fin de la course mais je n’ai pas opté pour le poncho pour autant. A force d’entendre Arthur dire que je ne suis qu’un sudiste frileux, j’ai décidé de faire péter le tee-shirt… mais avec les manches raidlight au cas où :o))

 

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Le tour de la Croix Rousse va être vite expédié. C’est un peu dommage d’ailleurs, il y a deux ans, nous étions passés dans les traboules de la Cour des Voraces et c’était indéniablement un point fort de la course. Cette année, la Croix Rousse est réduite à sa portion congrue : un petit tour dans les escaliers de la montée de la grande côte puis un petit tour vers la place de Rouville avant de gagner les quais de Saône et de se diriger vers Fourvière.

 

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J’aurais sûrement préféré que l’on insiste un peu sur le secteur de la Croix Rousse au détriment du très (trop) long détour sur le Quai Jaÿr pour aller attraper le pont Masaryk lors du retour. Mais je chipote. Bref, avant même de s’en être rendu compte, nous nous retrouvons au niveau de la Saône que nous traversons en trombe, pressés que nous sommes d’en découdre avec Fourvière ; terrain de jeu d’Arthur et accessoirement lieu de fondation de Lugdunum à l’époque où les romains étaient plus forts pour faire la guerre que pour le rugby.

 

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Fourvière c’est un paradis pour celui qui aime les montées et les descentes, ça n’arrête jamais. Arthur se sent pousser des ailes sur ses terres et plusieurs fois nous devons nous arrêter pour attendre nos camarades de jeu, Mamanpat et Biscotte toujours occupés à tailler la bavette. C’est fou ce que ça peut causer ces gonzesses ;) En même temps, cela permet de faire des photos pour illustrer ce CR.

 

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Nous visitons les endroits immanquables du site. En commençant par la montée de la Sara et la descente du même nom, un classique du LUT. Un détour bucolique dans le jardin des hauteurs plus tard, nous traversons la passerelle des 4 vents. Sur ce revêtement lourd, ms pieds semblent s’enfoncer dans le sol.

 

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Il est temps de redescendre vers le Rhône, les quais et le ravito / arrêt pipi. JeanMik est venu sur son beau VTT nous faire un petit coucou, ça fait plaisir, on discute un moment, pause photo pour immortaliser l’instant et c’est reparti en direction de Ste Foy. Grande nouveauté par rapport à l’édition 2008 que cette longue visite de Ste Foy. Que peut on dire sur cette commune ? Que son étymologie fait allusion à Foy, martyre qui serait morte à Agen à l’époque où les Agenais n’avaient pas encore remporté 8 titres de champion de France de rugby.

 

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Le passage du parcours du LUT 2010 par Ste Foy m’a paru un peu long. Biscotte est dans nos pattes et Mamanpat manque de se flanquer en l’air à l’abord d’une énième série d’escaliers. Sa cheville se tord et nous craignons tous que ce soit grave mais notre Brut de Fleurs s’en remet aussi tôt, partant à l’assaut des escaliers aussi sec.

 

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Je découvre complètement certains endroits que nous empruntons. Et le retour sur Fourvière m’a semblé interminable. Et je crois que pour le compère Arthur aussi. Est-ce pour cette raison que notre rythme se met alors à augmenter ? Il faudrait le demander à Arthur qui semble avoir des fourmis dans les jambes. Nous voilà sur un rythme plus soutenu, on s’arrête moins souvent pour faire des photos et à vrai dire, on ne se retourne plus pour voir où en sont nos deux pipelettes.

 

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Nous poursuivons donc notre périple à 50% d’effectif de nos troupes. Autre lieu classique du LUT : les théâtres antiques de Fourvière. On a beau les connaître, ça fait toujours plaisir de passer là en courant. D’autant plus que le point de vue est superbe ; dommage qu’il n’y ait pas plus de soleil…

 

 

 

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Pause pipi contre un arbre puis le rythme des photos va baisser. Nous avons basculé dans la seconde partie du parcours et Arthur et moi avons augmenté la cadence de la foulée. Sur les quais de Saône, c’est la purge pour aller récupérer le pont qui va nous permettre de monter à la Croix Rousse par l’autre versant. Avec bien entendu le passage dans le superbe parc Chazière que je grimpe à ma main avant d’attendre Arthur devant l’entrée. 

 

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  Cette montée qui conduit à la rue d’Ypres, tout près du cimetière de la Croix Rousse, je l’ai faite souvent du temps où j’étais croix roussien. Et ça fait donc très plaisir d’y repasser. Nous voici rendus à un ravito où nous prenons le temps de nous poser quelques minutes. Le temps de boire un verre de coca et de manger quelques biscuits sablés qui valent le détour. Et c’est reparti pour la partie tout terrain qui descend jusqu’à la Saône. Ben oui, le principe du LUT c’est bien celui-ci : on monte puis on descend puis on remonte puis on redescend… etc…

 

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  Je profite de cette belle descente défoncée pour envoyer un peu. Faut quand même que mes 30000m de D- depuis le mois de janvier me servent à quelque chose ! Arrivé en bas, direction Caluire : il faut remonter. Arthur et moi adoptons une marche rapide qui nous permet de reprendre des concurrents.

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Un coup d’œil au GPS m’informe qu’il nous reste moins de 10 km, je décide que c’est le bon moment pour hausser le rythme. Je sens qu’Arthur est moins à l’aise dans cette longue montée et je maintiens la cadence. De toute façon, je sais ce qu’il mijote : un sprint à l’arrivée pour me gratter sur les 10 derniers mètres. C’est du Arthur tout craché ça, mais on le connaît maintenant son plan de bataille !

 

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Pour moi, pas question de sprinter, c’est contraire à ma religion de fainéant. Donc je décide de tenter de lâcher Arthur avant l’arrivée, comme ça, pas de risque de me faire griller au sprint. C’est un copain mais y’a des limites :)

 

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Le passage sur Caluire est rapide, nous sommes de retour sur la Croix Rousse voisine, encore un peu d’escaliers pour justifier des 6000 marches annoncés par le dépliant publicitaire de la course. Je retrouve les escaliers de la montée Joséphin Soulary que j’ai emprunté plusieurs fois par semaines pendant des années…


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Les traceurs du parcours se sont régalés de nous faire passer par tous les endroits possibles et c’est une nouvelle descente jusqu’au Rhône pour remonter à nouveau jusqu’au plateau de la Croix Rousse avant la descente finale. Je descends à mon rythme, reprend plusieurs concurrents dont un qui a des ennuis gastriques dans le genre bruyants…

 

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 Dernières photos de Lyon, puis derniers escaliers que je monte deux par deux. Avec un départ très en dedans, une suite très prudente, j’ai les jambes encore neuves, et j’en profite. La descente finale sur l’hôtel de ville se fait tambour battant. Tous les signaux sont au vert. Passage à proximité de l’Opéra puis c’est la traversée de l’hôtel de ville spécialement ouvert pour la course, on descend les escaliers et c’est le passage de la ligne. 39 kms et 1600m de D+ en 4h19 : la balade a été très agréable.

 

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Je trottine jusqu’à la voiture pour me changer et je reviens avec les traditionnelles bières d’après course. Arthur et Biscotte sont là, nous attendons l’arrivée de Mamanpat qui franchira la ligne quelques minutes plus tard. C’est la décompression, on discute et on trinque avant la cérémonie des podiums que je ne verrai pas jusqu’au bout. L’appel de mon canapé a été plus fort !

 

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Que dire ? J’invite tous les coureurs qui ne connaissent pas Lyon à venir découvrir la ville lors de ce LUT. C’est un moyen original et franchement sympa de visiter la capitale des Gaules. Quant à ceux qui pensent la connaître, c’est l’occasion de passer à des endroits méconnus et des les découvrir sous un autre jour. Bref, ça vaut pas le coup de s’en priver. A refaire donc !

Publié dans Compte Rendu de course

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A
<br /> Encore une édition qui ne laissera que de très bons souvenirs. Je me suis régalé. Tu m'auras bien trainé tout le long du parcours et sans forcer ! Ca confirme ta bonne forme actuelle et ça laisse<br /> présager une très bonne course à la 6666.<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> @Arthur : ça a été très sympa en tous cas de courir sur tes terres :)<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Je suis certain que ce n'est pas le type de terrain que tu trouveras sur la 6666 mais c'est clairement un belle sortie longue bien agréable.<br /> Bon repos et bon ultra dans le caroux.<br /> Et qui sait peut être au LUT IV.<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> @Romain : c'est sûr que le profil du LUT est beaucoup plus reposant que les caillasses du Caroux mais bon, c'est sympa aussi :)<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> j'ai l'impression que ce lut ne restera pas dans tes mémoires de façon indélébile? De la rue Terme, j'en retiens la bonne adresse du Palais de la Bière!!<br /> Maintenant un bon repos s'impose si tu ne veux pas être à bout de souffle pour la l'occitane!a+<br /> <br /> <br />
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M
<br /> merci pour ce CR bourré de photo ! ca me rend encore plus dingue de m'etre embrouillé dans les dates !<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> @Miaou : je dois avouer que t'as pas assuré un cachou là avec ton calendrier :o)<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Ah quelle belle ballade ! Merci pour le récit qui permet de la revivre, mais en se souvenant d'un mal de jambes encore frais... Même si la fin est plus rapide que dimanche dernier !!!<br /> Et merci pour ce bon moment entre "potes", apprécier un parcours c'est une chose, le faire avec des gens sympa c'est indéniablement mieux !<br /> Alors à la prochaine !<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> @Mamanpat : c'est vrai que c'était sympa, à la prochaine mais du coup, je sais pas quand :o)<br /> <br /> <br /> <br />