Ambertrail

Publié le par Oslo

Salut tout le monde!

Finalement je me suis bien élancé sur le tracé de l'Ambertrail ce dimanche 8 juin. Il s'agissait d'une première, dans le cadre du Challenge des Chemins Dynamiques en région Auvergne. Au programme 2 courses organisées par l’association Courir en Livradois Forez :  le Traillou (12 kms, 300m D+) et l'Ambertrail (32 kms, 1200m D+). Pour ma part, ce sera l'Ambertrail sans aucun autre objectif que de finir, même sur une seule jambe et peu importe laquelle…

Après une nuit rock and roll ponctué par les pleurs de ma fille à 40° de fièvre, je me réveille tant bien que mal à 7h et m'enfile un petit déjeuner classique. Le sac est prêt depuis la veille, je quitte la maison endormie sous une météo typique de juin à 8h du matin : 10°, pluie, brouillard et plafond nuageux au ras des pâquerettes...
15 minutes de voiture plus tard, j’arrive à Ambert où la météo est la même, ça promet… Je me change et opte pour le corsaire, laissant le short dans le sac et un maillot à manches longues. Je vérifie le camel et je pars trottiner un petit kilomètre ou deux pour m’échauffer. Les concurrents arrivent par grappes et finalement je repère mon beau père et mon beau frère. Ils ont été courageux de se taper une heure de route un dimanche matin à 7h du matin sous un temps pareil. Ils se dépêchent de s’inscrire, ce sera le 12 kms pour eux, déjà largement de quoi se mouiller. Sur la ligne de départ, le speaker nous informe des consignes de sécurité et surtout nous annonce qu’il y a pas mal de boue sur les chemins.

8h45 : j’allume le ForeRunner et je constate avec horreur que j’ai oublié de le recharger. Damned… Je le remets dans le fond du camel et je garde au poigner mon bon vieux Polar RS100 de secours…

9h00 : départ ! Je me cale sur le rythme de beau-papa et de Bertrand qui avancent pas mal. Je pense surtout à ma jambe droite. Je me suis fait un beau bandage avant de partir, j’espère que ça ira. Je suis en phase d’échauffement, je teste mes appuis, j’essaye de compenser ce décalage dont m’a parlé le toubib. On doit être dans le dernier quart de la course, loin devant ça galope déjà bien.
Je constate avec soulagement que les kilomètres sont clairement indiqués donc l’absence de mon F305 ne va pas me gêner.

9h30 : c’est l’heure du premier gel et après avoir discuté le bout de gras, je perd mes camarades de jeu car les parcours bifurquent. A droite, sur du plat c’est le 12 kms qui continue, à gauche, avec une belle côte c’est le 32 kms.
Pour l’instant on ne s’est pas trop enfoncé dans les sous bois et les chemins restent corrects… Ca ne va pas durer… Ce parcours bucolique sur les hauteurs d’Ambert qui en temps normal aurait été d’une bonne accessibilité va se transformer en patinoire. Notamment dans les descentes. C’est la descente olympique. Et que je te descends sur les fesses, sur le dos, … J’ai de la chance de passer au travers, je suis même plutôt satisfait de constater qu’en descente j’ai un bon rythme.


10h00 : c’est la fin du premier ravito. 10 kms parcourus, ce qui fait pile poil du 10 bornes à l’heure. Ma jambe tient le choc et mon genou reste coi, merci le bandage. Par contre mes chaussettes oranges que j’inaugure pour l’occasion sont déjà marrons. De la boue, mais de la boue ! Un truc de dingue, des flaques et des flaques, on s’enfonce parfois jusqu’à mi-mollet dans des tourbières. Heureusement les bénévoles sont là pour nous conseiller de prendre plutôt à gauche ou plutôt à droite pour éviter les racines, les flaques trop profondes. Vraiment, ils sont nickel les bénévoles. Je prends soin d’adresser quelques mots à chacun et il y en a souvent. C’est sympa. Le crachin va tomber sans discontinuer tout au long de la course. L’ambiance est sympa et moi je suis super heureux d’être là et surtout de pouvoir continuer de courir avec ma patte folle.

10h30 : aux alentours du 15ème kilomètre j’ai rattrapé puis lâché un groupe compact de quatre coureurs que j’avais en ligne de mire depuis le ravito. Le parcours est sublime. Sentier mono trace en sous bois, avec flaques de boue à gogo, nappes de brouillard dans les vallons, je m’éclate comme un gamin. Je me sens bien. Je m’enfile un second gel, décidé à ne pas trop en ingurgiter, j’ai un stock d’abricots secs dans la poche du camel. Le parcours est plutôt facile. Pas de grosses côtes, pas de descentes difficiles, mais avec la boue tout est plus corsé. D’ailleurs je ne vois pas une racine, je m’y prends les pieds dedans et c’est le grand plongeon. Le Grand Bleu peut aller se rhabiller ! Je me récupère comme un blaireau dans une flaque de boue. Le temps de me relever, je repars aussi sec. Mon pied droit qui a tapé dans la racine me fait plutôt mal, j’essaye de ne pas y penser. Au bout d’un kilomètre ça passera.

11h00 : second ravito. Ouf. Je l’attendais depuis un moment. Faut dire que depuis 3 bornes je me suis un peu lâché. Mon genou tient toujours le choc, j’ai profité d’une descente régulière et bien humide pour lâcher un nouveau petit groupe de coureurs. Mais je sens que dans mes chaussures, il y a un peu de tout : des graviers, des cailloux, des feuilles… Un castor pourrait fabriquer un HLM avec tout ce qu’il y a dans mes godasses. Je profite donc du ravito du 20ème km pour retirer mes enclumes à boue et faire un peu de ménage.
Je repars dans les roues ou plutôt dans les semelles d’un coureur qui a un bon rythme. Là je dois avouer que je vais pas du tout être raisonnable. Je vais le suivre et le gars envoie pas mal alors on remonte ensemble et on double plusieurs concurrents. Je me dis que je vais le payer plus tard mais tant pis c’est trop bon sur ses sentiers piégeux. Bon après deux bornes de délire, je commence à ressentir un petit coup de barre. Je marche dans les côtes, faut dire qu’il y en a une velue aux alentours du 24ème kilomètre. Mon compagnon de délire me lâche mais ce n’est que partie remise…

26ème kilomètre : là je suis dans le dur… C’est la dernière bosse avant la descente sur Ambert. Je regarde ma montre et je me dis que je dois arriver à finir en 3h30 maxi. C’est une nouvelle motivation donc je relance la machine malgré la fatigue et quelques douleurs sur le genou. Je compense sur la jambe gauche, comme a dit le toubib…

28ème kilomètre : on passe à un endroit où un petit cours d’eau a décidé qu’il n’avait pas assez de place dans son lit donc il s’est carrément incrusté dans le chemin. Y’en a j’vous jure, ils respectent rien. Bon, comme je suis un grand gamin je trouve ça génial alors je patauge dans la flotte. Devant c’est une nouvelle bosse qui se dessine… Ah dommage, je l’avais pas prévue celle-là. Pourtant j’avais pris le profil du parcours mais au lieu de l’étudier j’ai préféré me lâcher. Bon tant pis, on va marcher un peu plus longtemps que prévu…

29ème kilomètre : ouf, on a basculé dans la descente sur Ambert. Beau Papa et Bertrand sont là pour m’encourager, c’est sympa à eux d’être restés alors qu’ils ont du finir leur 12 bornes depuis un moment.

30ème kilomètre : le panneau « 2kms » me fait du bien à la tête. Faut dire qu’à force de compenser sur ma jambe gauche je me chope des crampes assez douloureuses. La sportéine ne suffit pas… Je serre les dents mais j’essaye surtout de me détendre. Je remonte sur le gars avec qui on s’était un peu lâché après le dernier ravito. Il a l’air claqué, il marche sur une partie goudronnée, je continue de courir, pas vraiment que je sois vraiment bien mais je sens que si je m’arrête ça va être dur de repartir. Mais finalement ça va bien se passer. Je souffle, détends les épaules et je retrouve une bonne foulée pour les 2 derniers kilomètres. Dans les dernières centaines de mètres je reprends 3 autres coureurs et franchis la ligne d’arrivée en 3h21. Classement 71ème/141 soit pile poil le milieu, j’aurais voulu le faire exprès j’aurais pas pu ! Je retrouve Beau Papa et Bertrand et nous remontons dans la montagne pour partager un repas qui retape…


Alors cet Ambertrail, je regrette pas de l’avoir couru malgré mon genou droit un peu douloureux. Le bandage m’a fait du bien, c’est une bonne solution pour tenir le coup.
Le parcours de ce trail était vraiment sympa, diversifié, pas trop technique mais plaisant dans les sous-bois. La présence de la boue a rendu les choses très amusantes et je me suis régalé. Les bénévoles étaient vraiment impeccables, serviables, souriants malgré la pluie, attentionnés. J’ai aimé l’esprit cool de cette course. Par contre j’ai aussi vu des gobelets en plastique et des gels vides jetés dans la nature. Y’a vraiment des cons qui respectent rien. C’était le seul point négatif. Pour le reste ça a été franchement du bonheur et je reviendrai. Mais pour l’heure c’est du repos... et nettoyage des chaussures et des chaussettes :o)

Publié dans Compte Rendu de course

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M
Un bon cr vivant et un parcours qui a l air sympa.<br /> Manque les photos, mais la boue on connait dans le coin des Citadelles :-)<br /> @ +
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M
Elle fonctionne pas si mal que ca ta patte folle ;)
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A
"... Je repars aussi sec ..."<br /> <br /> Ouais je demande à voir, après la flaque de boue ! En plus t'as salis tes chaussettes orange ... je ne te félicite pas. ;-)<br /> <br /> Bon, content que l'essuie glace t'ai laissé à peut près tranquille. Merci pour ton cr et bonne récupération.<br /> <br /> Bon allez, je te félicite quand même ... :)
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Y
C'est bon ça !! La tendinite ne devrait pas te poser de gros problème, c'est une bonne chose !<br /> <br /> Bonne récup !<br /> <br /> a+<br /> <br /> PS : tu as vu des castors ???
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H
un bon 9.5 de moyenne sur un 32km avec une patte folle et de la boue, c'est plutôt pas mal. <br /> Bonne récup à toi
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